l’argent et le psy

Jean-Benoît DUMONTEIX
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Quel est le tarif d’une séance ?

La question du tarif est une question qui revient sans cesse, avant même de savoir qui est le psychologue / psychothérapeute / psychanalyste, quel est son parcours, quels sont ses diplômes, ses obédiences, etc.

L’argent est central, c’est un système dans lequel nous vivons, et il fait donc partie de l’accès à la thérapie.

Mais attention, lorsqu’on paie sa thérapie, l’argent ne revêt pas la même valeur que lorsqu’on va voir le médecin ou qu’on fait ses courses pour la semaine.

Pourquoi ?

Tout d’abord parce qu’en apparence, c’est-à-dire du côté des choses qui se voient, lorsqu’on quitte le bureau du psy après une séance, on n’a rien “obtenu” de concret en échange: pas d’objet à ramener chez soi.

Cet objet, je pourrais dire, est interne: on ramène un morceau de soi “augmenté”, car, si tout se passe bien, on questionne, on essaie de comprendre, et on finit par ajouter un peu de compréhension à notre connaissance de nous-mêmes.

En payant son psy en fin de séance, vous payez son écoute, le temps qu’il/elle vous a consacré (à vous et rien qu’à vous) ainsi que le secret professionnel dont il/elle fera preuve car c’est dans sa déontologie.

Ensuite, l’argent que l’on décide d’investir chez un psy, c’est une manière de reconnaître que nous avons une valeur, que notre vie a une valeur et que nos questionnements, nos traumas, nos inhibitions, valent quelque chose.

Aller voir un psy n’est pas encore remboursé (même si certaines mutuelles proposent des remboursements partiels) et pourtant c’est un travail que tout un chacun devrait faire. 

Avec son psy, l’argent ne doit pas être tabou, on doit pouvoir en parler.

C’est pourquoi imposer un tarif unique me paraît aller contre l’idée-même de la psychanalyse ou de la psychothérapie car

  • chacun donne une valeur particulière à l’argent
  • tout le monde n’a pas les mêmes moyens
  • tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir une thérapie onéreuse

En un mot, le psy doit faire preuve d’adaptation. Mais vous aussi (et ce sera le dernier point) : 

la valeur d’une séance chez le psy ne dépend pas de sa durée temporelle. Se dire “je peux mettre tant car il / elle reçoit 30 minutes”, ça ne convient pas. Tout d’abord le psy n’est pas un parcmètre et deuxièmement, parfois la séance pourra durer 10 minutes car vous n’aurez rien à dire ou bien parce que quelque chose paraîtra évident d’emblée, et certaines fois la séance pourra durer 45 minutes parce que vous aurez particulièrement besoin de parler. Vous imaginez si le psy regardait sa montre à la fin de chaque séance et vous déclarait par exemple : “ah aujourd’hui c’est plus cher, vous êtes resté.e 51 minutes.”  Ce serait violent, non ?

Considérer que son travail est soumis au nombre de minutes passées dans son cabinet est tout aussi violent…

Vous retrouverez dans la FAQ ma conception du tarif chez le psy.