UN PEU PLUS SUR MOI_

POURQUOI AI-JE CHOISI DE DEVENIR PSY ?

Devenir, cela signifie « passer d’un état à un autre » et dans mon histoire professionnelle, c’est tout à fait ce qui s’est produit. Au départ, je n’étais pas psychologue. J’avais terminé des études de langue, j’étais professeur, mais quelque chose ne me convenait pas. Ma vie ne me convenait pas. Alors, j’ai débuté une psychanalyse. J’en garde des souvenirs précis et émus. Le lieu, la voix de l’analyste, son sourire, son soutien. La psychanalyse m’a littéralement sauvé la vie. En quelques années, j’ai décidé de reprendre des études de psychologie. Voilà, c’était ça, le métier que je voulais exercer. Et j’ai quitté mon emploi de fonctionnaire pour « devenir psy » à part entière. C’était en 2009.

 Quels sont mes repères et mes influences ?

Tout au long de mes études, bien sûr j’ai étudié les textes des inévitables, indéboulonnables pères de la psychanalyse, j’ai nommé Sigmund Freud et Jacques Lacan. J’aime chez Freud l’audace et la pertinence de ses découvertes (on était au début du 20ème, c’était très osé, très anti-bourgeois !), et j’aime chez Lacan sa compréhension de la folie et sa lecture augmentée de Freud (même si à la toute fin de ses enseignements, il est devenu incompréhensible).

Tu es freudien ou lacanien ?

Ni l’un, ni l’autre,
je suis moi-même.

Mais enfin ! Le monde a changé ! C’est terminé, cette typologie de psy !

Il existe aujourd’hui des penseurs de la psychologie et de la psychanalyse tout à fait sérieux, honnêtes et créatifs. Ils créent de la théorie sur laquelle je peux me baser. C’est donc plutôt avec eux que mes repères se consolident. Etre psychanalyste est un métier passionnant parce qu’il m’oblige à lire et relire sans cesse les textes des autres, les études de cas, les théories, pour les faire miens et pour m’aider à comprendre la clinique de mes patients. Je pense à Sophie de Mijolla-Mellor, à Sylvie Le Poulichet, Joyce McDougall, Alice Miller, Paul B. Preciado, Anne Dufourmantelle, et tellement d’autres ! Winnicott, Eiguer…

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Quelle est ma formation en psychologie ?

C’est simple : Diplôme d’Etudes Supérieures en Addictologie + Master 2 Pro (ancien DESS) en psychopathologie psychanalytique. Tout au long de ce cursus universitaire, j’ai travaillé avec des usagers de drogues dures, puis avec des personnes âgées en EHPAD et en Centre Alzheimer fermé, puis avec des tout petits 0-3 ans en lieu d’accueil parents-enfants, et enfin avec des adultes psychotiques dans un hôpital de jour. Autant dire que j’ai côtoyé tous les âges de la vie, leurs questions, leurs angoisses et leurs limites. C’était un choix dès le début.

vais-je toujours voir un psy ?

Absolument, je consulte toujours un collègue toutes les semaines. Et j’irai voir un psy aussi longtemps que je recevrai moi-même des patients dans mon cabinet ! C’est pour moi un prérequis absolu.

Lorsqu’on travaille avec de l’humain, des affects, des histoires de vie, il me paraît nécessaire et indispensable d’avoir soi-même un lieu où pouvoir parler de tout ce qui se passe dans notre cabinet. Cela me permet de prendre de la hauteur (on se sent parfois noyé dans les problématiques des patients) et cela me permet aussi de ne pas oublier ce que cela fait que d’être le patient de quelqu’un ! S’il est bien un genre de psy que je n’aime pas, c’est celui qui sait tout et n’a “pas besoin de revenir en analyse”. C’est à mon avis un très mauvais signe sur la qualité de sa pratique.

MON APPROCHE EN TANT QUE PSYCHOLOGUE ET PSYCHANALYSTE

Certes, je travaille sur les addictions, mais je n’en suis pas moins psychologue psychanalyste, formé à l’analyse et à l’écoute de ce que vous ne dites pas. Bon, je me lance : inconscient” “parole” “écoute” “recherche” “aventure” “liberté” “connaissance” “mieux-être”. Tous ces mots symbolisent pour moi à la fois les étapes d’une thérapie et aussi les outils qui sont les miens. Je ne suis pas un psy qui ne parle pas, comme l’image d’Epinal voudrait bien le faire croire.

Bien entendu, c’est vous qui avez la parole et c’est votre histoire que nous regardons ensemble, un peu comme un paysage lorsqu’on est dans un train. Et puis, je remarque un village bizarre, un arbre tordu, une rivière asséchée. Je vous le signifie. Effectivement, vous n’aviez pas remarqué cela, mais maintenant que je vous le dis… Nous nous questionnons ensemble : comment se fait-il que ce village porte ce nom ? Que cet arbre a poussé de travers ? Et que cette rivière ne coule plus ?

C’est schématique, mais vous avez un aperçu de ma façon de travailler. Ajoutez à cela une liberté de ton (dans le fond et dans la forme, gros mots compris), vous obtenez cet espace précieux qui sera le vôtre, ce compartiment de train où nous voyagerons tous les deux jusqu’au jour où vous pourrez descendre, car le paysage ne vous fait plus peur, que vous connaissez vos réactions, que vous comprenez le sens de ce qui vous entoure sans que cela vous empêche de vivre.