Terminologie: késako l’écoanxiété ?
Il semblerait que l’écoanxiété se caractérise par une expérience plus intense qu’une simple inquiétude en réaction aux problèmes socioécologiques auxquels nous devons faire face depuis une décennie.
Il existe un véritable flou autour de la définition de l’écoanxiété et donc une difficulté à mesurer le taux d’écoanxiété dans la population, même si on ne peut pas nier qu’une conscience grandissante de la menace climatique affecte le bien-être psychologique et collectif.
Eléments de définition:
L’écoanxiété serait donc “un état de malaise psychologique et parfois physique de degré variable, caractérisé par l’appréhension d’une menace plus ou moins éloignée dans le futur et significativement associée à la catastrophe écologique, elle-même perçue comme incertaine, difficilement prévisible et peu contrôlable.”
En 2020 une échelle (outil de mesure en psychologie) a été créée visant à mesurer les altérations cognitives, affectives et fonctionnelles impliquées dans « l’anxiété climatique », ainsi que leurs impacts sur le bien-être psychologique.
En 2021 une autre échelle a été créée pour mesurer quatre dimensions de l’écoanxiété: les symptômes affectifs, la rumination, les symptômes comportementaux et l’anxiété relative à l’impact négatif des actions collectives sur la planète.
Manifestations de l’éco anxiété
Sur le plan émotionnel, on éprouverait : tristesse, colère, angoisse et peur ( le tout bien amplifié par un sentiment d’impuissance face aux soucis planétaires). A cela vous pouvez ajouter des ruminations et des pensées envahissantes… Et sans oublier que l’écoanxiété aurait également des impacts sur le plan interpersonnel: comment ne pas entrer en conflit avec les individus ne partageant pas cette urgence d’agir ?
La bonne nouvelle: l’anxiété que nous ressentons tou.t.e.s un jour ou l’autre serait souvent “adaptative” c’est-à-dire qu’elle nous servirait à appréhender une situation difficile, à la penser, et à s’y adapter petit à petit, jusqu’à ce que l’anxiété disparaisse, signe de la fin de la période adaptative.
Trois stratégies de régulation
On peut d’abord faire taire nos émotions négatives (peur colère tristesse) mais il semblerait que cela fasse aussi taire nos velléités d’agir: si nous ne souffrons plus, pourquoi changer?
On peut aussi chercher à résoudre le problème (par exemple, en recherchant des éléments d’information) : cela permet de réduire l’anxiété, notamment en diminuant l’incertitude, et en augmentant le sentiment de compétence personnelle. Cette façon de faire semblerait favoriser l’action: on sait pourquoi on souffre à un niveau personnel et ce qu’il faut faire pour moins souffrir à un niveau collectif.
On peut aussi chercher du sens dans tout ça: il faudrait alors réévaluer la situation en puisant dans nos valeurs, dans nos croyances et se poser la question du sens de notre vie. Cette stratégie peut être payante lorsqu’on ne peut supprimer ce qui nous fait souffrir mais qu’il s’agit néanmoins d’agir à une échelle personnelle.
L’idée ne serait pas de tenter de se débarrasser de l’écoanxiété générée par tout ce qui se passe autour de nous, mais plutôt de chercher à y mettre du sens, à s’informer de façon sérieuse, puis à réfléchir aux actions à mettre en place afin d’éprouver le sentiment de ne pas rester les bras ballants face à une urgence climatique évidente.
Je vous conseille la lecture de ces liens, dont je me suis inspiré pour écrire cet article, et que je trouve très accessibles et clairs:
Ce « sentiment d’un danger imminent indéterminé s’accompagnant d’un état de malaise, d’agitation, de désarroi voire d’anéantissement », c’est l’anxiété
La solastalgie est une forme de souffrance et de détresse psychique ou existentielle causée par les changements environnementaux passés, actuels ou attendus…
Le vocable « écoanxiété » a récemment fait son entrée dans le discours médiatique, celui des mouvements sociaux et au sein des milieux éducatifs.